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malus écologique Voitures neuves et d’occasion

D’après mobilect, le gouvernement français prévoit un renforcement significatif du malus écologique pour les véhicules neufs et d’occasion dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025.

Voici les principales mesures envisagées :

Pour les véhicules neufs 

  • Abaissement du seuil d’émissions de CO₂ : À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, le seuil de déclenchement du malus serait abaissé à 113 g/km de CO₂, contre 118 g/km en 2024. Ce seuil serait ensuite réduit à 106 g/km en 2026, puis à 99 g/km en 2027.
  • Augmentation du montant maximal du malus : Le plafond du malus écologique serait relevé de 10 000 € chaque année, atteignant 70 000 € en 2025, 80 000 € en 2026 et 90 000 € en 2027.
  • Taxe au poids (« malus masse ») : Le seuil de déclenchement de cette taxe serait abaissé de 100 kg, passant à 1 500 kg par véhicule.

Pour les véhicules d’occasion

  • Application rétroactive du malus : À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, les véhicules d’occasion immatriculés depuis le 1ᵉʳ janvier 2015, qui n’ont pas été soumis au malus lors de leur première immatriculation, seraient désormais taxés lors de leur revente. Cette mesure vise à éviter les contournements du malus initial.
  • Calcul du malus : Le montant du malus serait déterminé en fonction des barèmes en vigueur au moment de la revente, avec un abattement progressif basé sur l’ancienneté du véhicule. Par exemple, une voiture de 5 ans bénéficierait d’un abattement de 38 %.

Ces propositions, inscrites dans le projet de loi de finances pour 2025, sont actuellement en discussion au Parlement. Leur adoption définitive dépendra des débats parlementaires et des éventuelles modifications apportées au texte initial.

Le durcissement des malus écologiques s’inscrit dans une politique ambitieuse visant à accélérer la transition écologique et réduire les émissions de CO₂.

Toutefois, ces mesures suscitent de nombreuses critiques, aussi bien de la part des automobilistes que des acteurs de l’industrie automobile.

Voici les enjeux principaux liés à cette réforme.

Impact sur les automobilistes

L’abaissement progressif des seuils d’émissions et l’augmentation des montants de malus touchent directement les consommateurs.

Les véhicules autrefois considérés comme relativement propres seront désormais taxés, rendant leur acquisition plus coûteuse.

  • Hausse des prix des véhicules neufs et d’occasion : Les acheteurs pourraient se détourner des véhicules thermiques au profit des modèles électriques. Toutefois, l’offre électrique reste limitée et souvent plus chère à l’achat, ce qui pourrait freiner les ménages aux revenus modestes.
  • Découragement des ventes de véhicules anciens : La taxation des véhicules d’occasion pourrait entraîner une baisse de leur attractivité, créant une stagnation du marché.

Répercussions sur l’industrie automobile

Pour les constructeurs, ce durcissement du malus écologique signifie une pression accrue pour accélérer l’innovation technologique.

Les véhicules devront être plus légers, plus efficaces et produire moins d’émissions pour éviter les pénalités.

  • Adaptation accélérée aux normes : Les modèles actuellement en développement devront respecter les seuils futurs, sous peine de devenir non compétitifs.
  • Conséquences économiques : Les segments de voitures compactes et familiales, majoritairement thermiques, pourraient être largement impactés, entraînant des pertes financières pour les constructeurs.

Objectifs écologiques vs contraintes sociales

Si l’objectif principal reste la réduction des émissions de CO₂, cette réforme pourrait exacerber certaines inégalités.

Les foyers ruraux ou dépendants de leurs véhicules risquent d’être particulièrement touchés par ces mesures.

  • Solution partielle pour la transition écologique : Bien que les malus incitent à opter pour des véhicules plus propres, la transition complète vers l’électrique dépendra aussi des infrastructures (bornes de recharge, production d’électricité renouvelable).
  • Réactions des associations : Certaines organisations écologistes saluent ces annonces, tandis que d’autres soulignent qu’une transition juste doit inclure des aides financières renforcées pour les ménages les plus vulnérables.

Un texte encore en débat

Le projet de loi de finances 2025, intégrant ces mesures, fait encore l’objet de discussions au Parlement.

Des amendements pourraient modifier les seuils ou instaurer des dispositifs compensatoires, comme des subventions supplémentaires pour les véhicules électriques.

En définitive, ce durcissement du malus reflète la volonté de répondre à l’urgence climatique, mais il soulève des questions sur son impact économique et social. Les mois à venir seront décisifs pour ajuster ces mesures et garantir une transition écologique équitable.

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